Ginuwine - Elgin

Ginuwine - Elgin

15 ans de carrière. Pour beaucoup ça se fête avec un best-of. Mais avec un seul album sorti (Man's thoughts '09) depuis son premier best-of (pour ses 10 ans de carrière en 2006),  honnêtement et décemment, cela ne méritait pas un nouveau best-of. Ginuwine, ou Elgin Lumpkin à la ville, nous est donc revenu avec un autre classique du chanteur de Rn'B, l'album éponyme. Cet album éponyme qui se veut toujours comme étant le plus authentique, le plus sincère, dans lequel on découvre l'homme derrière l'artiste.


S'il avait déjà entamé un passage à la maturité avec des titres d'album (Man's Thoughts '09, Back II da basics '05) et des couv' moins aguicheuses que ces tous premiers The Bachelor ('96) ou 100% Ginuwine ('98), cet album intitulé donc simplement "Elgin" ne nous  fait pas découvrir une nouvelle facette de son auteur mais simplement redécouvrir ce qui a fait son succès. Parce qu'à travers ce 7ème album (son 2ème chez Notifi/Warner), l'authenticité est surtout de montrer qu'il reste "the same ol' G", chanteur et danseur pour dames.


Pour ce "Elgin" de 12 titres, dont le respecté et reconnu Bryan-Michael Cox a assuré la production, Mr Lumpkin nous propose ce qu'on connait et ce qu'on a pu apprécier (ou regretter) sur ses derniers  albums : des ballades Rn'B bien ficelées entrecoupées de morceaux uptempos sans grand génie. Début de l'écoute. "Heaven" pose une douce ambiance… paradisiaque, qui se poursuit parfaitement dans les premières notes de "Break" dont la mélodie délivre progressivement une puissance envoutante.  Un peu plus loin, "Body" dans un style très Rn'B des années 2K fait également son effet. Effet également garanti avec "Frozen" dans une tendance plus contemporaine dont Elgin l'Authentique s'accommode parfaitement. Les autres ballades, plus classiques, "Why we're fighting", "How does your heart forget" ou "Busy" plairont certainement à leurs publics mais je n'en suis pas.


Parmi toute cette qualité se retrouvent donc 2 sons connotés dancefloor : "Batteries" (avec Trina pour le seul featuring de l'album) et "Kidnapped". Bons à (re)tirer (de l'album)! Et pas vraiment dignes de l'héritage maintenant lointain des "Pony", "Just Because" ou autres "I'm feelin you". Qu'ils aient été faits à la sauce electro-pop-n'B-dirtysouth-etc actuelle y est certainement pour beaucoup.
Si "Heaven" et "Break" n'avaient pas été des reprises de chansons récentes (par Tank et Frankie J), ils auraient certainement mérité d'être les singles porteurs de cet album tant Ginuwine y est parfait.


Là est l'un des problèmes de cet album, le choix des singles. Ce sont en fait les 2 chansons suivantes qui font office de single. "What could have been" bien qu'agréable ressemble un peu trop dans le titre, le thème et la vidéo au "You must have been" de Montell Jordan. Ce n'est pas la meilleure pub. Puis vient "Drink of choice".  Entrainante, sensuelle (notamment les chœurs qui rappellent les collaborations Ginuwine-Timbo-Static) et des paroles ambiguës qui plairont aux sexaholics averti(e)s mais une vidéo trop cheap pour être vraie (même si certains m'ont dit qu'autant de silicone ça coutait quand même cher).  Trop cheap pour accompagner un artiste multi-platine. Pour ceux qui veulent découvrir cette chanson, ne le faites surtout, surtout pas en cherchant le clip !!!


Au-delà de ça, la présence de Bryan-Michael Cox à la prod' laissait penser que les choses n'avaient pas été faites à la légère chez Notifi même si la promo mériterait donc plus d'efforts. Et si sa sortie a d'abord été annoncée pour le 14 février 2011, c'est aussi pour rappeler qu'il peut encore et toujours rythmer les "moments privilégiés" des apprentis amants et amantes.

Elgin tracklist

1.Heaven
2.Break
3.What Could Have Been
4.Drink of Choice
5.Why We’re Fighting
6.Body
7.Batteries (Ft. Trina)
8.Kidnapped
9.How Does Your Heart Forget
10.First Time
11.Frozen
12.Busy
13.Batteries (Remix)
14.First Time (Remix)