Charlie "last name Wilson" est de retour cette année avec une tournée aux US, en Angleterre et à paris (le 17 septembre 2011) pour promouvoir son dernier album sorti le 7 décembre 2010 et intitulé "Just Charlie".
Pour ceux du fond qui ont séché les cours élémentaires de funk (années 70/80) et de NewJack, petit rappel sur ce grand monsieur qui, à presque 60 ans, a eu une longue carrière et quelques succès.
Tout à commencé avec le "Gap Band", un groupe de funk des années 70 composé de trois frêres : Charlie, Ronnie et Robert Wilson. Gap band signifie en fait "Greenwood, Archer and Pine Street Band"... un peu long, d'où le raccourci "G.A.P." puis Gap...
Bref, avec ce groupe, les trois frangins se font un nom entre le début des seventies et la fin des années 80, en évoluant au fil d'une dizaine d'album qui partent d'une tendance funk pour atterrir dans l'époque New Jack Swing en passant par une période mixte dans le style Zapp & Roger (avec qui Charlie collabore volontiers sur plusieurs titre dont l'ultra célèbre "Computer Love"). En 1980, l'album "The Gap Band III" (1980) offre au groupe un franc succès et lui permet d’acquérir ses lettres de noblesse.
Au début des années 90, avec la dissolution naturelle du groupe, Charlie se lance en solo sans ses frères. Il prend alors un tournant beaucoup plus moderne et RnB, dans l'esprit de Case, Calvin Richardson, Montell Jordan et consorts... On en retiendra notamment l'excellent album "Charlie, last name Wilson" (2005), qui trouva un bel écho auprès du public. On se souvient encore de "You Got Nerve" en featuring avec Snoop Dogg, qui fit un carton à son époque.
Aujourd'hui, et deux ans après le très moyen "Uncle Charlie" (album sorti en 2008), il nous revient donc avec "Just Charlie", une oeuvre dont le titre est très objectif : c'est effectivement "juste" du Charlie Wilson, rien de plus, rien de moins...
"My girl is a Dime", en guise d'introduction, inquiète sérieusement : musique simplicissime, paroles niaises à souhait, l'impression de nous servir un plat réchauffé et mal cuisiné : j'ai réellement eu peur pour la suite... Ce morceau est juste d'une désuétude qui laisse un peu perplexe quand on connait l'estime que les fans ont pour ce chanteur.
Heureusement, avec "You are", l'état de l'auditeur se stabilise. Certes, le gout du vieux pot est encore là, mais cette fois la soupe de niaiseries est bien plus agréable à écouter : la voix de Charlie fait effet, et la machine a voyager dans le temps nous ramène doucement à l'époque des "No Words" ou "Another Man". C'est vrai que la voix de tonton Charlie est particulièrement exceptionnelle. J'en viens même à penser que ses albums ne reflètent pas la qualité et la puissance de ce qu'il peut délivrer sur scène. Et mine de rien, "You Are" est resté 1er des charts Mediaguide pendant 3 mois et demi en début d'année !!
La troisième piste rassure également : avec "I wanna be your man", c'est le retour du vocoder des années 80 (d'ailleurs c'est une reprise de "I Want to Be Your Man" de Roger Troutman, réputé pour user et abuser de cet outil vocal). Pour les nostalgiques, le morceau passe tout seul, surtout que la présence de Fantasia Barrino vient à point nommé pour épicé l'ensemble. Fantasia - que j'apprécie particulièrement - est d'ailleurs le seul featuring de "Just Charlie".
L'album culmine à l'écoute de "Never Got Enough" : un fond de funk, un beat up tempo parfaitement délivré et le talent vocal de Sir Wilson font de ce morceau l'un des 3 meilleurs de l'album, au même titre que "Life Of The Party". Beaucoup plus groovy et rappelant le style du bon vieux "Would you mind" qui avait été l'un de ses succès sur l'album "Bridging the Gap" (2000), la piste 6 est donc une valeur sûre, à écouter sans modération. C'est également plus moderne, tout en restant dans le ton de ce qu'on attend de Charlie.
Malheureusement, c'est aussi la dernière piste qui soit réellement intéressante à l'écoute. De "I Can't let Go" à "Where would I be", l'album se termine en demi teinte, avec des mélodies sans accroches ni saveurs. C'est globalement très moyen.... Les morceaux s'enchainent et se ressemblent jusqu'à finir sur le titre le plus mauvais de l'oeuvre : "Lotto". C'est bien simple, ce titre laisse le même arrière goût que "My girl is a dime".... Je veux dire, le pauvre Charlie a 58 ans, c'est le porte parole d'une fondation contre la Prostate, et on essaye encore de lui faire chanter des titres à la Bobby Valentino ou Chris Brown avec Charlie Oleg à la production ?! Oui je sais que je force beaucoup le trait, mais franchement, "Just Charlie" est un album clairement entaché par la première et la dernière piste, et cela fait malheureusement basculer mon jugement global sur l'ensemble...
Ceci dit, en ne considérant que les meilleures pistes, on se retrouve quand même avec presque la moitié d'un album qui vaut largement le détour. De plus les fans ont répondu présent : avec 60.000 albums vendus la première semaine, c'est une très belle performance pour un artiste qui affiche 40 ans de carrière au compteur ! Et je sais que les fans, moi compris, seront nombreux à venir le voir au Trianon à l'automne prochain !
Just Charlie Tracklist :
1 My Girl Is A Dime
2 You Are
3 I Wanna Be Your Man (Feat. Fantasia)
4 Never Got Enough
5 Once And Forever
6 Life Of The Party
7 I Cant Let Go
8 Crying For You
9 Where Would I Be
10 Lotto